Les Abeilles charpentières
Déterminer les Abeilles charpentières (Xylocopa)
Les Abeilles charpentières (ou Xylocopes) font l'objet de témoignages actuellement (notamment en lien avec la nouvelle génération en cours qui se reproduira l'an prochain).
Trois espèces de Xylocopes sont présentes en Pays de la Loire : le Xylocope violacé Xylocopa violacea, le Xylocope panard Xylocopa valga et le Xylocope irisé Xylocopa iris.
Xylocopa iris est une petite espèce thermophile assez rare mais pour laquelle les témoignages augmentent dans notre région notamment le long de la Loire. Sa taille permet de la distinguer relativement facilement des deux autres.
Chez les deux autres espèces, plus grosses, le Xylocope violacé Xylocopa violacea est bien plus commune mais Xylocopa valga est occasionnellement découverte (en l'état des connaissances également le long de la Loire). Ces deux Xylocopes sont très proches morphologiquement. Pour les distinguer :
- le mâle de Xylocopa violacea a le bout des antennes avec des segments orangés alors que le mâle de Xylocopa valga a les antennes toutes noires,
- chez le mâle et la femelle de Xylocopa violacea le troisième article des antennes est aussi long que les articles 4, 5 et 6 réunis alors que pour Xylocopa valga le troisième article des antennes est aussi long que les articles 4, 5 réunis.
Auteur : Olivier DURAND
https://cpie.kollect.fr/index.php?module=actu&action=article&idactu=9&ret=Abeille+charpenti%C3%A8re
Le Xylocope, Xylocopa violacea, ou "abeille charpentière", est l'un de nos plus grands et plus impressionnants Hyménoptères. Comme les abeilles domestiques, ou encore les "bourdons", cet insecte relève de la famille des Apidae. Contrairement aux espèces précitées, qui elles vivent en colonies, le Xylocope est une abeille dite "solitaire".
Comme tous les Hyménoptères cet insecte est doté de 4 ailes, par opposition aux Diptères (= "mouches" au sens large) qui n'en possèdent que 2, les postérieures étant remplacées par des "balanciers", organes liés à l'équilibration. L'insecte atteint 45 à 50 mm d'envergure, pour une longueur de 25 à 30 mm, et il est fondamentalement noir-violacé, le violacé étant plus nettement marqué au niveau des ailes, et perceptible sous incidence favorable.
Le Xylocope est un butineur, et sa "trompe" est particulièrement robuste et bien développée (ci-dessous). Ses mâchoires le sont tout autant, (ci-dessous également), ce qui lui permet de creuser le bois pour nidifier, étant entendu qu'il s'attaque le plus souvent à des parties plus ou moins dégradées.
A noter cependant que je l'ai vu creuser un encadrement de fenêtre en "Sipo", acajou exotique très résistant et quasi imputrescible. Certes, le bois datait, mais la performance demeure. De la même façon j'ai vu le Xylocope à l'oeuvre sur une latte de banc de jardin qui était loin d'être pourrie. J'ajouterais que c'était chez un voisin, au demeurant passablement effaré de voir à l'aplomb du trou un monticule de "copeaux" qui faisait bien 4 cm de haut sur 7 ou 8 de large!
Bien entendu le nom de "charpentière" peut laisser augurer du pire, mais les attaques ( s' il y a ! ) portent avant tout sur les charpentes en quelque sorte à ciel ouvert (granges par exemple), et de surcroît en mauvais état. La bestiole n'étant pas vraiment discrète, il est aisé de la repérer, d'où des dégâts le plus souvent ponctuels et limités, du moins en regard des autres ravageurs (cf. pages entomo "termites" et "Capricorne des maisons").
La nidification
Elle justifie pleinement cette "page entomo", et en terme de biologie elle constitue la principale "curiosité" de l'abeille charpentière. Avant d'entrer dans le détail de la nidification proprement dite, sachez que les Xylocopes se reproduisent en Mai-Juin, que les adultes émergent en fin d'été, et que les deux sexes hivernent.
A partir d'une entrée commune, plusieurs galeries parallèles et de longueur variable sont creusées. Elles sont divisées en logettes par des cloisons de sciure amalgamée, et dans chacune d'entre-elles un oeuf est déposé, accompagné d'un agglomérat de pollen façonné par la femelle, lequel sert évidemment de nourriture pour la larve. Dans l'exemple ci-dessous les entrées sont bien individualisées, et regroupées "en bout", mais elles peuvent être très diversement localisées et disposées, selon l'accessibilité et la texture des bois attaqués.
Vous noterez que les Xylocopes peuvent occasionnellement nidifier "à bon compte", en aménageant des galeries boiseuses existantes (creux de roseaux brisés, branches mortes de sureaux où l'extraction de la moelle est aisée, vieilles galeries d'insectes xylophages, etc....). A noter également qu'il n'y a pas de "standard" quant au nombre de galeries, et de logettes par galerie, tout étant fonction du volume et de la consistance du bois. Personnellement je n'ai pas observé plus de 6 logettes consécutives par galerie, ni moins de deux, mais ce n'est pas forcément la règle.
Nota: cette nidification, particulièrement démonstrative, a été classiquement trouvée dans un tas de bois de chauffe. La section de la bûche était de 10 à 12 cm de diamètre, et sa longueur initiale de 50 cm , mais seule la partie attaquée est figurée. C'était début août 2006, et à ma grande surprise, pas moins de 41 Xylocopes me sont sortis sous le nez lors du débitage de cette bûche, sans parler de la quinzaine de nymphes trouvées en place !
https://www.insectes-net.fr/xylocope/xylocop2.htm
Le Nid et l'Attaque
Un énorme nid sous tuiles et s'ensuit un bombardement phénoménal, assez stressant, même pour moi qui suis pourtant habitué.
Date de dernière mise à jour : 05/10/2022