L'Hermione rongée par un champignon
L’Hermione est en cale sèche à Anglet dans le port de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) en raison d’une grosse avarie à l’arrière du navire
Une grosse avarie. Voilà comment peut être qualifié ce que subit L’Hermione, ce navire en bois, réplique de celui qui a emmené La Fayette aux Amériques. Les diagnostics effectués au printemps à l’occasion d’une opération de carénage courante menée en cale sèche à La Rochelle, ont révélé la présence d’un champignon de type Donkioporia expansa sur certaines zones du navire, plus précisément sous la ligne de flottaison, à l’arrière-bâbord de la coque. Une réparation d’urgence avait alors été réalisée. D’après les premiers éléments dont dispose l’association Hermione - La Fayette, ce champignon à croissance lente semble se développer dans des conditions très spécifiques d’humidité, de température, d’aération et de luminosité.
Début réel du chantier pour le 15 janvier Faute de pouvoir mener à bien un carénage de grande ampleur à La Rochelle où à Rochefort, son port d’attache, il a été décidé de conduire le navire à Anglet, dans le port de Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, qui dispose d’une forme de radoub assez grande pour accueillir les 44 m et 1.200 tonnes du navire et de compétences navales intéressantes pour ce type de chantier. L’Hermione y est en cale sèche depuis le 20 septembre. De nouvelles expertises y ont été menées et les responsables de l’association Hermione attendent les résultats dans la première quinzaine de janvier.
« Nous sommes en phase active de consultation d’entreprises pour engager le chantier, assure Guillaume Normandin, directeur technique de l’association Hermione – La Fayette. L’idéal serait qu’une entreprise de charpente navale puisse venir travailler sur le navire à compter du 15 janvier. Mais ces entreprises sont peu nombreuses et ont un plan de charge très lourd. Cela reste toutefois notre cible ».
Sans attendre, les équipes techniques ont décidé dans « une optique de diagnostic » de retirer des bordées sur le flanc bâbord du navire : « Nous faisons différents essais afin de déposer des pièces de bordage, avec l’objectif de les remettre en place ensuite. Mais nous avons peu de retour d’expérience là-dessus dans les entreprises de charpente navale car peu de navires ont des bordées aussi dimensionnées que L’Hermione. Cela peut pourtant présenter un intérêt économique que de conserver certaines pièces. » Pas à n’importe quel prix toutefois. « Si le bois n’est pas attaqué par le champignon, il contient quand même des spores de celui-ci. Il ne faudrait pas qu’en remettant ces bordées d’apparence saine, il contamine le reste de la structure. Et ce, même si, avec l’expert bois, nous avons une procédure de traitement qui est plutôt rassurante. Il faut aussi une étanchéité parfaite à la repose et cela nécessite d’avoir des assemblages qui font clés les uns avec les autres. Or, nous n’avons pas encore solutionné ce problème et je crains que nous n’y arrivions pas. Nous poursuivons donc les essais car c’est intéressant pour notre culture et celle des entreprises avec qui nous allons travailler. Toutefois, nous ne voulons pas que cela nous retarde. Nous ferons donc deux à trois essais sur des bordées mais il faudra que nous découpions certaines autres car cela va beaucoup plus vite. »
Ces travaux imprévus ne doivent pas faire oublier que le voyage inaugural a eu lieu en 2015, la mise à l’eau en 2012 et que la quille a 25 ans. « Le navire a réalisé quatre voyages et parcouru 22.000 miles. Désormais, nous allons au-devant de grosses opérations de maintenance. Cela va déjà passer par la dépose du lest de 22 tonnes, celle du bas-mât et du safran. Une partie sera faite par les forces vives de l’association. »
L’association Hermione – La Fayette estime le montant de l’opération à 2 à 3 millions d’euros (diagnostics, maîtrise d’œuvre, travaux, chantier). L’appel aux dons et au mécénat est d’ailleurs lancé. Les visites proposées sur le navire contribuent à financer le chantier. Le premier jour d’ouverture au public, 1.000 personnes sont montées sur le pont. L’engouement pour L’Hermione ne prend pas l’eau.
https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/l-hermione-rongee-par-un-champignon
Les champignons de la discorde rongent L'Hermione
La découverte de xylophages, il y a plus d'un an, attaquant la coque du fameux trois-mâts entraîne une lourde opération de maintenance évaluée à dix millions d'euros et réveille de vieux conflits.
La découverte de champignons sur la coque de L'Hermione entraîne une lourde opération de maintenance, évaluée à dix millions d'euros, et réveille de vieux conflits entre les acteurs de la construction de cette réplique de la frégate de La Fayette.
La reproduction fidèle du bateau qui emmena le Marquis soutenir les insurgés américains contre les Britanniques au XVIIIe siècle, est en cale sèche à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) depuis septembre 2021. Il y restera au moins jusqu'en 2024, selon le président de l'association Hermione-La Fayette, à l'origine de ce vaste projet collaboratif qui a permis la mise à l'eau du navire, en 2014, après 17 ans de travaux
«On a découvert la présence de champignons xylophages en carénage à La Rochelle au printemps 2021, a expliqué mi-octobre à Paris Marc de Briançon, élu en juillet à la tête de l'association. Le bordé, la partie externe de la coque,était creusé à l'arrière bâbord». Cette version est contestée par l'ancien maître d'œuvre du chantier de construction de L'Hermione, de 2003 à 2007, Guy Ribadeau Dumas. «On savait depuis 2007 qu'il y avait des champignons sur la coque», a confié à l'AFP cet architecte naval, qui l'avait alors souligné dans un rapport révélé dernièrement par le quotidien Sud Ouest.
https://www.lefigaro.fr/culture/les-champignons-de-la-discorde-rongent-l-hermione-20221117
Le Pornichet à la manœuvre
Aux premières loges du remorquage portuaire d'un porte-conteneurs de 220m de long, à bord du Pornichet, remorqueur basé au Port Atlantique de La Rochelle.
Date de dernière mise à jour : 25/01/2023