De Gaulle les visites en 1963
Les visites du général de Gaulle en Charente Maritime
On rencontre tout au long, des haies de population devant lesquelles passe le cortège mais il faut des circonstances assez exceptionnelles pour qu'un côté de la rue soit formé de premières communiantes. C'est ce qui s'est produit, hier à Barbezieux où le Président de la République eut l'occasion de féliciter une jeune fille dont la confusion et la rougeur n'étaient que plus apparentes dans la blancheur de son aube.
La capitale du pineau
A Saint-Ciers-Champagne, le Général de Gaulle prend congé de M. Wolf et salue le préfet de la Charente-Maritime, M. Claude Massol, ainsi que les parlementaires du département.
10H55, c'est l'arrivée à Jonzac, vieille ville qui ne devint définitivement française qu'au XVème siècle, après avoir été reconquise par Charles VII en personne. Son histoire est intimement liée à celle de son manginfique château, dont la construction a commencé au XIème siècle et qui a hébergé Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.
A l'entrée de la ville, au-dessus de la route, une large banderole proclame: "Jonzac, capitale du Pineau, souhaite la bienvenue au général de Gaulle".
Cette magnifique jeunesse
De Gaulle gagne le podium, dressé place du Château, sous les appaludissement interminables. Il va dire à la France les tâches qui s'imposent:
"Au dedans, cela s'appelle le progrès, l'expansion. Il y a des régions plus avancée que d'autres dans cet élan qui nous entraîne. L'expansion est une nécessité, une ambition. Le pays tout entier en est peu à peu l'objet.
Le général de Gaulle insiste sur les changements qui se sont opérés dans le pays. "La France tout entière, dit-il, s'accroît en nombre: toute cette magnifique jeunesse est le signe du changement humain qui s'est opéré dans notre pays. Notre pays s'accroît aussi en moyens, en puissance d'abird. Notre industrie, notre agriculture se modernisent. Notre pays a su cesser de s'absorber lui-même des tâches lointaines de colonisation périmée. Il a remplacé cette colonisation par une coopération moderne.
Puis le Président de la République, rappelant que la France n'est plus en guerre ajoute: "Naturellement, nous avons des armes. Nous sommes en train d'en faire. Mais il ne s'agit pas de les employer contre d'autres, dès lors qu'on ne nous attaque pas".
Une résistante: Mme Combes
Mme Combes - qui arbore la Légion d'honneur, la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance - n'est autre que la fille de l'ancien président du Conseil du début du sicèle Emile Combes qui fut député-maire de Pons.
"Vous avez été une résistante exemplaire, Madame, lui dit le Chef de l'Etat. Je me souviens d'ailleurs de vous avoir déjà rencontrée, à Saintes je crois".
"Oui, répond Mme Combes, c'était bien à Saintes et c'était bien en 1944".
Aux côtés de Mme Combes se tenait la doyenne de Pons, Mme Margain, qui est entrée dans sa 100e année que le général félicite. Un cadeau est offert au Président de la République: une énorme boîte de "colibris", succulents petits gâteaux, spécialité du pays.
De Gaulle Louis XIV et les perdreaux
La scène se passe dans le cabinet du maire de Jonzac.
"Notre ville n'avait reçu aucun monarque ou chef d'Etat depuis trois cents ans", dit le maire, M. Henri Chat-Lecussol, au général de Gaulle.
"Mais avant, elle avait eu l'honneur de recevoir la visite d'Henri IV, de Louis XIII et de Louis XIV".
"Louis XIV, interroge le général de Gaulle, qu'est-il venu faire ici?"
"Il allait à son mariage, répondit le maire. Il a diné et couché ici. Des perdreaux lui ont été servis et il les a trouvé forts bons".
"Parbleu, répond le général, il ne pouvait que les trouver excellents. Il allait se marier.Il était donc plein d'optimisme".
A Rochefort:il faut être maître de soi
Le général de Gaulle, à son arrivée à Rochefort, est accueilli avec chaleur par la foule rassemblée sur la place Colbert.
A pied, entre une double haie de matelots et d'aviateurs, il gagne l'Hôtel de ville où lui sont présentés, avant son allocution, les membres du Conseil municipal et les notabilités locales.
Quelques instants plus tard s'adressant à la foule, il déclarait:
"Il faut que nous nous assurions des moyens de défense proprs à faire en sorte qu'on ne nous attaque plus, et pour dissuader qui que ce soit de nous attaquer.
Il faut qu'au dehors la France joue son rôle dans la grande entreprise internationale. Il s'agit du maintien de la paix, élément absolument nécessaire de survie à notre espèce. La France y participe avec sa raison. Naturellement, la France ne se précipite pas sur toutes les routes que quelqu'un, par-ci, par-là, semble vouloir lui ouvrir comme à d'autres. Elle a assez d'expérience pour savoir qu'en la matière il faut être maître de soi et savoir ce que l'on veut".
Centre Presse, Vendredi 14 Juin 1963.
Le général de Gaulle à Surgères, le 14 Juin 1963, Centre Presse, Samedi 15 Juin 1963.
SOURCE DES TEXTES
Date de dernière mise à jour : 29/09/2020