Clichés d une France disparue
Clichés d'une France disparue
1970
L’exposition Madeleine de Sinéty, Un village, ouvre à Guingamp (Côtes-d’Armor), vendredi 18 septembre 2020. Un témoignage inestimable de la France rurale des années 1970, jamais montré auparavant.
Le regard magnétique d’une enfant, les ensilages du printemps, la fête du village… des trésors enfouis depuis près de quarante ans, qui attendaient d’être exhumés : vendredi 18 septembre 2020, le centre d’art contemporain Gwinzegal, à Guingamp, ouvre l’exposition Un village, consacrée au travail hors du commun de la photographe autodidacte Madeleine de Sinéty.
Tout commence dans un embouteillage
Le 1er juillet 1972, de retour vers Paris de vacances en Bretagne, elle est bloquée par le flot de Parisiens prenant d’assaut les côtes. « Je quittai la nationale encombrée pour une petite route de campagne et décidai de m’arrêter pour la nuit dans le village le plus perdu que je puisse trouver », racontera-t-elle dans ses carnets.
Instantanés d’une France disparue
Poilley, un village de 500 âmes situé au nord de Fougères (Ille-et-Vilaine), comme il y en a tant d’autres dans la campagne bretonne. Elle en tombe amoureuse, s’y installe et commence à photographier la vie, probablement au Nikon 24 x 36. Le point de départ d’une œuvre colossale : de 1972 à 1981, date de son déménagement aux États-Unis, elle immortalise inlassablement le quotidien des habitants, ses voisins, ses amis. Des dizaines de milliers de clichés d’un monde en train de disparaître, celui d’une France rurale, communautaire, qui utilise encore des chevaux aux champs, au tournant de la mécanisation et de la modernité.
Jusque-là, seules quelques photos, en noir et blanc, avaient été montrées, lors de deux expositions, à la BNF et au Museum of Art de Portland. Après le décès de sa mère, en 2011, Peter Behrman de Sinéty lègue les 33 280 diapositives couleur et
23 076 négatifs noir et blanc au musée Nicéphore Niepce de Châlons-sur-Saône
.Un témoignage inestimable du quotidien d’un village français dans les années 1970. | ©MADELEINE DE SINÉTY
« Une photographe majeure »
« Avec Peter, j’ai passé des jours entiers, dix heures par jour, à regarder les diapositives, pour passer de 33 000 à 500 », se remémore Jérôme Sother, codirecteur de Gwinzegal.
Environ 200 seront visibles à l’exposition de Guingamp (puis au Musée de Bretagne, à Rennes, du 25 juin au 31 décembre 2021), et quatre-vingt-cinq dans un livre édité pour l’occasion.
Alors que la majorité des photographes des années 1970 travaillaient en noir et blanc, elle réalise « un travail unique. Je ne connais rien d’autre d’aussi fort, en couleur, sur cette période, avec une telle intensité de travail et sur un temps aussi long. Pour moi, elle mérite d’être reconnue, avec une place majeure parmi les femmes photographes des années 1970 ».
Peter Behrman de Sinéty trouve, lui, « formidable que le projet revienne en Bretagne. Ces photos étaient restées dans une cave, aux États-Unis, pendant près de trente ans. Les habitants de Poilley ont accueilli Madeleine dans leur vie. C’est auprès d’eux qu’elle est devenue photographe. »
Depuis le début du mois, des ethnologues travaillent à recueillir la parole des habitants de Poilley qui l’ont connue. « Pour ne pas avoir uniquement un regard esthétique sur ces images, mais aussi un regard d’anthropologue », présente Laurence Prod’homme, conservatrice au Musée de Bretagne.
Exposition Madeleine de Sinéty Un village, du 18 septembre 2020 au 17 janvier 2021 au centre d’art Gwinzegal, à Guingamp. Livre aux éditions Gwinzegal. 188 pages.
Guingamp. GwinZegal, la Mecque bretonne de la photo
Partie de rien en 2002, l’association n’a cessé de grandir depuis. Au point d’attirer des photographes mondialement reconnus. Le vendredi 26 avril, elle intègre son nouvel espace à la prison de Guingamp.
Au début, en 2002, il y eut l’envie de Paul Cottin, le fondateur, de créer une association dédiée à la photographie. Il la baptisa du nom d’un port à pieux, près de Plouha : GwinZegal. 17 ans plus tard, sans Paul Cottin (retraité), mais sous la houlette de ses deux codirecteurs, Jérôme Sother et Solange Reboul, l’association s’émancipe en s’installant dans la prison de Guingamp, rénovée.
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Madeleine Marie de Sinéty Behrman (1934-2011)
Madeleine de Sinéty
RANGELEY - On the first day of winter, the photographer Madeleine Marie de Sinéty Behrman died at her home in Rangeley, Maine.
She was born in 1934 at the Château de Valmer in the Loire Valley in France. The last quarter century, she has lived in the state of Maine. She did her primary work in France, Uganda and Maine. For a span of 30 years, she photographed the transformations of Poilley, an agricultural community in northwest France, returning many times to share those transformations with the villagers who were not merely her subjects but who became part of her extended family.
Similarly, her work in Uganda depicts the lives of communities close to the land, the births, labors, ceremonials, sicknesses and deaths of people with whom she lived. In Maine, she was drawn to photographing elemental occupationswoodcutting with horse teams, sculpture, families at work and play, mothers and children.
For the last 25 years she worked indefatigably despite surviving intermittent recurrences of breast cancer. Like any other misfortune or fortune in her life, she stitched it into her photographic oeuvre.
A selection of her work is currently in a major exhibition at the Portland Museum of Art, which has also published a book, Madeleine de Sinéty: Photographs. Her work has also been the subject of a solo exhibition at the French National Library in Paris, France, and featured in such publications as Photo District News, The New York Times, and the international poetry annual, Fulcrum.
She is predeceased by her husband Daniel Behrman, a writer and journalist; son Thomas Behrman, a poet, and sister Thérèse de Sinéty Trueba.
She is survived by her son Peter Behrman de Sinety, a writer and teacher at the Ecole Normale Supérieure, Paris, and by her siblings Chantal de Richemont, Marie de l’Estoile and Bertrand de Sinéty.
Family and friends are invited to call at St. Luke's Catholic Church, Wednesday evening, Dec. 28, from 6-8 p.m. A Mass of Christian Burial will be celebrated Thursday morning, Dec. 29 at 11 a.m. from the St. Luke's Catholic Church, Rangeley, with Fr. Paul Plante officiating. Following Mass, a comfort reception will be held in the church vestry, hosted by the Catholic Women's Club.
Those who desire may give remembrance gifts to the Rangeley Friends of the Arts c/o Pam Ellis PO Box 227 Rangeley, Maine 04970. Condolences and tributes may be shared with her family on her memorial wall at www.wilesrc.com. Arrangements are in the care of the Wiles Remembrance Center 137 Farmington Falls Rd.,
http://www.dailybulldog.com/db/obituaries/madeleine-de-sinety-behrman-1934-2011/
Les photos de Madeleine de Sinéty Behrman
Clic sur la photo
Date de dernière mise à jour : 13/10/2020