Houtaud : à 18 ans, il fait un documentaire sur la guerre d’Algérie avec les souvenirs de son grand
Le documentaire se nomme « Mémoire d’appelé ».
Thibaut Garcia, jeune réalisateur et Gaby, son grand-père : une tendre complicité sur fond de guerre d’Algérie
Ces deux hommes ont sensiblement le même âge à quelque soixante-dix ans d’écart. 18 ans pour Thibaut Garcia en 2021 et 21 ans pour Gabriel quand ce dernier, tout jeune homme, part pour l’Algérie en décembre 1956. Petit-fils et grand-père se rejoignent sur ces huit années d’affrontements et de cruautés encore largement ignorées par les manuels scolaires.
Gabriel raconte alors son quotidien dans le désert saharien à Aïd-Sefra et Thibaut construit un documentaire, intime et historique. Un film de qualité qui confirme la vocation du lycéen pour le cinéma, surtout pour la direction de la photo puisque tel est son objectif : le cadre et la lumière.
Un an et demi de travail
Thibaut a consacré toutes ses « petites » vacances scolaires et ses week-ends à l’élaboration du film au cours de sa Première et de sa Terminale à Pontarlier. Le classement des lettres, des photos, de mots annotés, la recherche des faits de l’histoire officielle, tout un long travail de préparation a précédé l’écriture du scénario. Ont suivi les six interviews de son grand-père puis la laborieuse période de montage. Sur fond de musique originale et de narrations, une multitude de photos et de documents appuient le témoignage de Gabriel et retracent chronologiquement la guerre d’Algérie et le vécu d’un jeune agriculteur du Haut-Doubs parachuté dans le conflit.
« Sur fond de musique originale et de narrations, une multitude de photos et de documents appuient le témoignage de Gabriel et retracent chronologiquement la guerre d’Algérie et le vécu d’un jeune agriculteur du Haut-Doubs parachuté dans le conflit. »
« Je n’avais rien vu d’autre que mon chez-moi »
« J’avais pris le train une fois pour aller aux trois jours à Mâcon mais n’avais jamais vu la mer ». Il connaîtra le train, les convois, la traversée de la Méditerranée, le désert à l’infini, la faim, la soif, l’ennui des siens, les embuscades, la solitude, les gardes de jour et de nuit, la peur de sauter sur une mine, les 48° à l’ombre sans ombre, l’amitié. Il verra la torture. Il perdra des copains. Il jugera de l’absurdité de la guerre comme bon nombre des trois millions d’hommes qui ont été mobilisés de 1954 à 1962. Il entendra De Gaulle clamer à la foule « Je vous ai compris ». En 21 mois, une seule perm. Dur, dur. Et le 5 octobre 1958, à l’aube de fêter son 23e anniversaire, il montera à bord de l’Athos 2 et quittera Oran pour Marseille et rejoindra les siens à Houtaud.
« On est même retourné là-bas en 1990 »
Pendant 30 ans, il s’ensuivra les retrouvailles avec les copains. « Ça, c’était formidable ! On est même retourné là-bas en 1990. Peu de choses avaient changé. On a retrouvé d’anciens fellagas qui nous ont dit qu’ils avaient ordre de nous laisser tranquilles. Ils visaient les légionnaires et les pieds noirs. Et c’était vrai ».
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Date de dernière mise à jour : 01/08/2022