Qu’est devenu le roi de Rome, le fils de Napoléon Ier ?
Il était l’unique enfant légitime de l’empereur Napoléon Ier
Portrait du petit roi de Rome, par Gérard, en 1811 (musée de l'Histoire de France, château de Versailles) et du duc de Reichstadt vers 1830
Il était l’unique enfant légitime de l’empereur Napoléon Ier. Qu’est devenu Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, le roi de Rome, après la chute de son père ? Réponse.
Lorsqu’il pousse son premier cri, la vie s’annonce impériale pour lui. Unique fils légitime de Napoléon Ier -lequel eut aussi deux fils illégitimes-, le petit Napoléon François Charles Joseph Bonaparte voit le jour le 20 mars 1811 à 9h20. L’accouchement de l’impératrice Marie-Louise, sa mère, fut long et difficile. Il faut dire que l’héritier du Premier Empire pèse 9 livres et mesure 20 pouces. Soit 4 kg et 50,8 cm, précise la Fondation Napoléon sur son site. Laquelle rappelle que 101 coups de canon annoncèrent aux Parisiens cette naissance tant attendue.
Marie-Louise portant le roi de Rome à Napoléon Ier pendant le repas de l'Empereur, par Alexandre Menjaud (musée Napoléon Ier, château de Fontainebleau)
Prince impérial, l’enfant est titré roi de Rome. Il n’a que 3 ans lorsque, le 4 avril 1814, son père abdique en sa faveur, après avoir perdu sa dernière campagne militaire, la campagne de France. Le petit garçon devient alors le nouvel empereur des Français sous le nom de Napoléon II. Un empereur très éphémère car seulement deux jours plus tard, Napoléon Ier rédige un acte d’abdication pour lui-même et ses descendants. Rebelote un peu plus d’un an plus tard, le 22 juin 1815, lorsque ce dernier, qui avait reconquis le pouvoir, abdique une seconde fois au profit de son fils, à l’issue de sa défaite à Waterloo et de la période des Cent-Jours.
Marie-Louise emmena son fils en Autriche où régnait son grand-père
Le petit Napoléon François Charles Joseph se trouve alors à Vienne, où sa mère, la fille de l’empereur François Ier d’Autriche, l’a emmené au moment du premier exil de son époux sur l’île d’Elbe. Il est alors prévu qu’une commission gouvernementale, présidée par Fouché, assure la régence. «Le gouvernement provisoire de Fouché fera comme si de rien n'était et les chambres refuseront de le proclamer» empereur, peut-on lire sur le site de la Fondation Napoléon. Et le 8 juillet 1815, la seconde Restauration ramène Louis XVIII sur le trône. Napoléon II n’aura régné, cette fois, que 20 jours.
Renommé Frantz (son deuxième prénom germanisé), le fils de Napoléon Ier et Marie-Louise poursuit son enfance et son adolescence à la Cour de l’empereur d’Autriche, son grand-père, qui le titre duc de Reichstadt. Tout en demeurant aux yeux des Bonapartistes, surtout après la mort de son père le 5 mai 1821, le prétendant à la couronne et devenant «autant un objet de peurs que de fascination pour la plupart des monarchies européennes et des souverains français qui craignent son retour en France», indique la Fondation Napoléon. Mais cela n’arrivera jamais. Pour la simple et bonne raison que son destin est brisé dans la fleur de l’âge. A seulement 21 ans, sans avoir été marié et sans enfant, l’ancien roi de Rome meurt de tuberculose le 22 juillet 1832 au palais de Schönbrunn. Comme le veulent les usages chez les Habsbourg, il est inhumé en trois lieux de Vienne. Son cœur est déposé dans l’église des Augustins, ses viscères dans la crypte ducale sous la cathédrale Saint-Etienne et son corps dans la crypte des Capucins jusqu’à ce qu’Adolf Hitler restitue celui-ci en 1940 à la France. Depuis cette date, Napoléon II repose, comme son illustre père, sous le dôme des Invalides.
Paris Match | Publié le 07/05/2021 à 18h20 |Mis à jour le 07/05/2021 à 18h41
Date de dernière mise à jour : 09/05/2021