Claude Caillé dernière visite
L'adieu au fondateur du zoo de la Palmyre a fait un logique passage par son parc
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Le cortège est passé devant les enclos, marquant deux haltes symboliques. photo samuel honoré
Claude Caillé avait exprimé sa volonté, il y a longtemps, d'effectuer avant d'être inhumé une dernière visite à ses animaux, à son zoo. L'adieu adressé par sa famille, ses proches et tous ceux qui l'estimaient pouvait-il, de toute façon, se dérouler autrement ? Une expression revenait d'une conversation à l'autre, hier : ce zoo de la Palmyre, qu'il a porté de 3 hectares à sa création, en 1966, à 18 hectares aujourd'hui, jusqu'à en faire le plus visité de France et probablement le plus beau, ce zoo, « son bébé, sa fierté, son orgueil, sa réussite », dixit son fils Patrick, ce zoo est « l'œuvre de sa vie ».
Hier après-midi donc, 400, 500 personnes peut-être, ont effectué leur plus singulière visite du zoo de la Palmyre. Derrière son fondateur, lui qui a tant aimé, jusqu'à son dernier souffle, arpenter les allées, d'un enclos à l'autre, qui a tant aimé raconter à des milliers et des milliers d'auditeurs captivés les anecdotes de ses safaris pacifiques en Afrique, transmettre ses connaissances, toujours avec drôlerie et conviction.
Halte devant les guépards
Le cortège a observé deux haltes symboliques. Devant l'enclos des guépards, élevés par la famille Caillé. Chez eux. Sur le grillage, des photos en noir et blanc d'un enfant faisant ses devoirs sous l'œil perplexe d'un bébé guépard. Le petit Patrick. Plus loin, au bout de cette ultime visite, nouvelle halte. À hauteur de l'espace des grands singes, les chouchous de Claude Caillé. Le cercueil a été très exactement arrêté face à l'île des gorilles, ses préférés parmi les préférés.
« Tout cela lui ressemble », a soufflé Dominique Bussereau à l'oreille de l'épouse de Patrick Caillé. Plus tôt dans l'après-midi, au cours des obsèques célébrées en l'église Notre-Dame de Royan, le maire des Mathes, Robert Jono, avait loué dans son allocution « l'extrême bonté et l'extrême gentillesse » de celui à qui il succéda à la mairie en 1997. Bonté et gentillesse qui « n'avaient d'égale que ta générosité ».
Une vie incroyable
Hier, le soin a été confié à deux élus, le député-maire de Royan Didier Quentin et Robert Jono, donc, de tracer les grandes lignes du destin de Claude Caillé. Ce dernier aimait les honneurs, aurait apprécié cette idée d'entendre son souvenir remémoré par deux édiles, de voir au premier rang des personnalités politiques d'envergure au moins départementales. De ces hommes, il était devenu l'égal, s'attirant leur estime.
Lorsqu'il demandait à un sous-préfet d'être le parrain de l'une de ses girafes, le haut fonctionnaire acceptait, aussi amusé qu'honoré.
Dans leurs allocutions, Didier Quentin et Robert Jono ont choisi de s'adresser directement à Claude Caillé. Comme pour prolonger encore la flamme d'une vie incroyable qui a vu un vendeur de journaux tomber amoureux des animaux au point d'en faire sa vie. Pour lui, un peu, certainement. Pour les autres, aussi, beaucoup. Pour ces millions de visiteurs qui, en l'espace de quarante-cinq ans, ont touché du doigt le message dont Claude Caillé s'était fait le porte-voix au fil du temps. Un animal, à plumes, à poil ou à écailles, mérite le même respect qu'on porterait à un être humain.
Claude Caillé, en tout cas, aimait les animaux d'un amour immense, un amour passionné et protecteur. Le même amour qu'il a donné à son épouse Irène, à ses enfants, ses petits-enfants, qui ont gardé hier leurs larmes pour l'intimité du cercle familial.
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