"Sureffectif" policier en Charente-Maritime
Gérald Darmanin répond à Dominique Bussereau
Le président du Département a vivement réagi aux propos du ministre de l'Intérieur via Twitter.
Après le maire de La Rochelle, Jean-François Fountaine , c'est au tour du président du Département de la Charente-Maritime de réagir aux propos tenus par Gérald Darmanin lundi. Le ministre de l'Intérieur en déplacement auprès de gendarmes en Savoie a déclaré vouloir augmenter les effectifs policiers avant la fin du mandat d'Emmanuel Macron.
Pour y parvenir, il souhaite "bloquer" les zones où, selon lui, les commissariats sont en sureffectif. Et de prendre en exemple Biarritz et La Rochelle.
Pour Dominique Bussereau, la réalité est tout autre. Sur son compte Twitter, il s'adresse directement au ministre. "Cher @GDarmanin, je ne sais qui t’a indiqué qu’il y avait des sureffectifs de la @PoliceNationale en @departement17 ? Ce n’est pas le cas à @AggloLR,Saintes et @RochefortOcean.
Cette nuit il y aura peut-être qu’une seule patrouille de police dans la vaste agglomération de Royan !"
Gérald Darmanin lui a rapidement répondu en avançant des chiffres, toujours par le biais du réseau social. "Cher Dominique, les territoires dont tu parles, et dans lesquels je me rendrai avec plaisir, ont déjà connu une augmentation de leurs effectifs grâce aux 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires.
Pour la seule Charente Maritime, +23 gardiens de la paix depuis 2017. Dans le détail, +8 à La Rochelle, +1 à Saintes et +4 à Rochefort. Les effectifs à venir devront aussi bénéficier aux territoires qui n’ont pas encore eu de renforts. Par ailleurs, Rochefort a été choisie par le ministère de l’intérieur pour accueillir l’organisme chargé du recrutement et de la formation de la @Gendarmerie , ce qui représente l’installation de 60 agents dans la ville."
Le syndicat policier Alliance confiait mardi à "Sud Ouest" que, si en théorie, l'effectif global des policiers en Charente-Maritime est au-dessus de la moyenne nationale, en pratique, c'est un "trompe-l’œil". "Il y a beaucoup d'arrêts maladie, de mi-temps thérapeutiques, d'horaires aménagés ou de policiers en fin de carrière", précisait le représentant syndical Alliance de Charente-Maritime, Laurent Dautriche.
La Charente-Maritime en "sureffectif policier"??
"Un trompe-l’œil" selon le syndicat Alliance
Par Sophie Carbonnel
Publié le 16/02/2021
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin veut "bloquer" les effectifs des commissariats de l'ouest de la France comme Biarritz et La Rochelle.
Lundi, lors de son déplacement en Savoie, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a assuré qu'il y aurait " plus d'effectifs dans les commissariats que lorsque le président a été élu". Pour y arriver, il souhaite revoir la répartition des forces de l'ordre sur le territoire, en "bloquant" notamment les régions où, selon lui, il y a sureffectif. Il estime que c'est le cas dans l'ouest de la France, à Biarritz et La Rochelle, a-t-il pris en exemple.
Ce mardi, le syndicat Alliance de Charente-Maritime a vivement réagi aux propos tenus par le ministre. "Nous étions justement en tournée cette nuit dans les commissariats du département pour se rendre compte de la réalité des effectifs, explique Laurent Dautriche, représentant départemental Alliance. Il n'y a pas assez de policiers en Charente-Maritime, à Royan et Rochefort notamment. À Royan, que ce soit de jour ou de nuit, une seule patrouille de deux policiers couvre la circonscription. Le week-end, il n'est pas rare que ce soit la même chose."
La Charente-Maritime, une maison de repos ?
S'il reconnaît que dans les chiffres brut, l'effectif global des policiers en Charente-Maritime est au-dessus de la moyenne nationale, Laurent Dautriche parle de "trompe-l’œil". "Il y a beaucoup d'arrêts maladie, de mi-temps thérapeutiques, d'horaires aménagés ou de policiers en fin de carrière. Depuis mon arrivée en 2011, je n'ai vu qu'une seule ouverture de poste. Sinon les recrutements se font sur caractère dérogatoire." Comprendre ici que le département serait la maison de repos des fonctionnaires abîmés par la vie ou l'activité professionnelle, et que cela entraînerait beaucoup d'absences.
Gérald Darmanin a entamé un "tour de France" des forces de sécurité. "On invite le ministre à venir voir de lui-même, lance le policier syndicaliste. Il sera le bienvenu."
Date de dernière mise à jour : 19/02/2021