2002 Pourquoi replanter les Haies
Texte original envoyé à l'Hebdo Surgères
Publié le 11 Septembre 2003
En replantant les haies, les Associations qui oeuvrent pour ces replantations pensent aux générations futures
Les journaux relatent régulièrement les actions de replantation de haies qui se développent un peu partout dans les communes grâce aux bénévoles et aux aides qui sont apportées par le Conseil Général du département et avec les appuis de
Pourquoi replanter les haies
La grande tempête du Lundi 27 Décembre 1999 qui a dévasté les forêts et tant d'arbres a montré de façon cruelle pourquoi les coupe vents naturels que forment les haies sont indispensables à l'équilibre écologique et économique d'un territoire. De nombreuses associations de bénévoles se sont constituées parce qu'elles ont compris que le moment était venu d'agir pour faire connaître le rôle que jouent les haies ,que ce soit pour la qualité des paysages ou pour la sauvegarde des espèces animales qu'elles hébergent.
MECANISATION ET REMEMBREMENT
Dans toutes les communes de France les opérations de remembrement qui ont été réalisées dans les années cinquante ont consisté à regrouper des champs éparpillés au fil des successions. Le remembrement répondait donc à une nécessité économique:
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1 les nouvelles machines et les tracteurs ne pouvaient pas travailler avec efficacité sur des parcelles trop petites.
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2 la dispersion des parcelles entraînait une perte de temps
C'est vers 1954 que le remembrement a démarré sur de nombreuses communes en Aunis. Les arrachages de haies furent très importants. Avec le vent de modernisation de l'agriculture qui commençait à souffler il y a cinquante ans, on ne se posait pas la question du devenir de l'éco-système. On peut sans doute avancer d'autres raisons qui font que ces arrachages ont continué plusieurs années après le remembrement. A la fin de l'été et avant les labours d'automne le travail d'élagage des palisses qui était effectué à la main était un travail pénible et les bras commençaient à manquer pour manier la serpe à grand manche pour "égoler" les palisses. Il faut dire aussi que les racines des haies étaient devenues parfois gênantes pour les nouvelles charrues qui labouraient plus profond. Le soc et le coutre accrochaient les grosses racines. Dans les années soixante il était fréquent de brûler les chaumes après les moissons et on pouvait souvent voir des "palisses" roussies jusqu'à la cime. Au printemps certaines palisses repoussaient, d'autres pas…
Parce qu'elles sont constituées d'espèces végétales diverses ,les haies sont propices au développement de toutes les espèces animales. Les oiseaux qui font leur nid dans ces haies y trouvent des baies et des insectes pour se nourrir. Si les mots "écosystème" et "biodiversité" n'existaient pas encore dans les années cinquante c'est parce que pour les anciens ils faisaient tout simplement partie de leur vie. Depuis la nuit des temps il était normal pour nos ancêtres de rencontrer trois fois par jour une compagnie de perdreaux dans la plaine de Clavette, il était agréable d'entendre au printemps le chant du faisan dans le marais de Forges, d'écouter l'été le roucoulement de la tourterelle à Chambon, le chant de la pie à Ardillères, celui du coucou sur le chemin des Chaumes à Puydrouard, le chant des merles le long des ruisseaux à Virson et celui des rossignols à St Christophe C'est lorsque les printemps devinrent de plus en plus silencieux que l'on prit conscience qu'il y avait une relation directe entre les palisses et toute la faune qu'elles abritaient : les nids de la tourterelle dont le chant accompagne nos journées en été , les chouettes dans les arbres creux qui se nourrissaient de souris et de mulots ,les coccinelles qui mangeaient les pucerons ravageurs des pommiers au printemps. On avait redécouvert le fameux écosystème. Tout était donc lié! Il ne restait plus qu'à replanter ces palisses disparues trop vite. Le mouvement se développe un peu partout et les CTE(Contrat territorial d'exploitation)mis en place par le Ministère de l'Agriculture encouragent ces replantations.
En Charente Maritime un des principaux pionniers de ces replantations fut Roger Pierre Bonneau de la région de St Jean d'Angély. Il fut décoré du mérite agricole par le Ministre en personne au mois de Juin 2000.Il faut aussi évoquer le remarquable travail que les Brigades Vertes accomplissent en élaguant les haies plantées sur les berges des cours d'eau.
L'implication des enfants dans ces programmes de replantation et l'appui des enseignants sont des signes prometteurs pour l'avenir. Ces replantations sont faites pour eux et ne peuvent se faire sans eux. Soutenir et encourager ces replantations, c'est préserver notre environnement et préparer l'avenir.
Claude MOINET
Tesson-le 8 Décembre 2002
Article Hebdo 11 Septembre 2003
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Arboretum
[1] Document 4 pages supplément du BIMA Bulletin d'information du ministère de l'agriculture et de la pêche N°1481-
Date de dernière mise à jour : 20/12/2020