Antoine de Tounens roi d Araucanie
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Antoine de Tounens, né Antoine Tounens le 12 mai 1825 à La Chèze, commune de Chourgnac, et mort le 17 septembre 1878 à Tourtoirac, est un avoué français devenu aventurier, fondateur de l'éphémère royaume d'Araucanie et de Patagonie (1860-1862) et son premier roi sous le nom d'Orllie-Antoine Ier (écrit parfois Orélie-Antoine Ier).
Après la fin du royaume en 1862, Antoine de Tounens s'exile en France. Bien que le royaume n'existe plus, il crée autour de lui une petite cour, attribuant ainsi décorations et titres ; il reprend également le titre de roi. Installé à Tourtoirac, il y meurt en 1878. N'ayant pas d'enfant, il laisse son héritage dynastique ainsi que ses titres à l'un de ses plus proches dignitaires, Achille Laviarde, après que son neveu, Adrien-Jean de Tounens ait renoncé à ses droits sur la succession de son oncle. Le titre de prétendant au trône d'Araucanie et de Patagonie a continué à se transmettre jusqu'à nos jours ; le prétendant actuel est Frédéric Luz, un héraldiste français.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_de_Tounens
Un "roi d'Araucanie" en Périgord
entre folle épopée et sérieuse cause ethnique
Un village de Dordogne ravive chaque été en août le souvenir de l'éphémère "roi" français d'Araucanie (sud Chili), à mi-chemin entre la folle histoire d'un aventurier périgourdin du 19e siècle adoubé par les Amérindiens Mapuches, et la très actuelle lutte de cette minorité ethnique.
Une messe pour Sainte-Rose de Lima (première sainte des Amériques), une visite au "Musée des Rois d'Araucanie et de Patagonie" de Tourtoirac, une gerbe sur son buste, sa tombe: Antoine de Tounens (1825-1878), était célébré samedi dans ce village de 650 habitants par une poignée de fidèles du "royaume", et quelques passionnés.
"La réalité de son histoire dépasse les fictions. Un vrai western... S'il avait été Américain ou Anglais, Hollywood aurait déjà fait une dizaine de films sur lui !", raconte Jean-François Gareyte, historien amateur qui lui a consacré deux livres, des dizaines de voyages au Chili, s'immergeant autant dans les archives militaires, judiciaires, de presse, qu'au sein des communautés Mapuches. Où par endroits survit oralement -très inégalement, convient-il- le souvenir du "Français".Un "fou" qui inquiétait.
Venu dans le jeune Chili en quête d'aventure, politique ou commerciale, De Tounens, un avoué franc-maçon de Périgueux se trouva, au détour de soubresauts politiques, mêlé aux Mapuches. Et en 1860, un consensus de caciques Mapuches le voyait désigné "Orélie-Antoine 1er, roi d'Araucanie et de Patagonie"
Frederic Luz, élu Frédéric I, Prince d'Araucanie, visite le musée Orélie-Antoine Ier à Tourtoirac en France, le 17 août 2019 (AFP - NICOLAS TUCAT)
Dans une région alors en conflit larvé, De Tounens est en 1862 fait prisonnier par les Chiliens, présenté comme fou, expulsé. Il y reviendra au moins trois fois, avant de mourir, malade, à Tourtoirac. Bientôt, Araucanie et Patagonie allaient basculer sous tutelles chilienne et argentine.
"Bouffonnerie", "gasconnade" d'un "mythomane de province" , comme le railla la presse parisienne à l'époque ? Ou improbable destin d'un aventurier chevaleresque, arrivé "premier à un concours de circonstances historiques" ?
Ce que les archives de Santiago attestent, assure M. Gareyte, c'est que le Chili de 1860-70, lui, prit au sérieux les va-et-vient (et les armes importées) de ce remuant Français dans une Araucanie alors loin d'être "pacifiée". Il s'interrogea sur ses éventuels soutiens à Paris, car on était à l'époque de l'expédition française au Mexique (1861-67).
Depuis 2018, Frédéric Luz, un héraldiste tarnais de 55 ans, est le successeur officiel d'Orélie-Antoine, "prince d'Aracaunie et de Patagonie", élu par un "conseil de régence", après le décès fin 2017 de son prédécesseur.
Mais ici cesse la tartarinade. Car au conseil du "royaume" siègent des Mapuches, tel Reynaldo Mariqueo, un dirigeant basé au Royaume Uni de l'ONG Auspice Stella, qui a depuis 2013 statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC). Et la "Maison royale" via l'ONG, aide matériellement, fait du lobbying -récemment un courrier à la Cour pénale internationale- pour les droits du peuple Mapuche toujours en lutte -parfois violente, et réprimée- pour ses droits et terres ancestrales.
Tout cela-de même que la "querelle dynastique" qui voit la légitimité de Frédéric contestée par deux prétendants- passe un peu au-dessus de la tête des gens de Tourtoirac. Où, si l'on a cofinancé la stèle, affrêté le musée, on y voit surtout "une histoire locale sympa, partie du patrimoine, dont on a entendu parler depuis notre jeunesse. Ni prise en dérision, ni non plus affaire d'Etat", explique le maire Dominique Durand.
"Frédéric 1er" note avec satisfaction que la mémoire d'Antoine depuis peu "s'éloigne d'un folklore contreproductif, attire moins de sourires moqueurs", voire génère un intérêt de la presse sud-américaine. Qui coïncide avec une visibilité accrue de la cause Mapuche depuis 15-20 ans au Chili. En 2017, l'alors présidente Michelle Bachelet demanda officiellement "pardon" pour "les erreurs et les horreurs" historiques envers la communauté.
Cette "convergence" ne tourne pas la tête du prince, qui n'a d'ailleurs pas de couronne. "On n'est pas une micro-nation d'opérette, on ne joue pas à créer un Etat, il est hors de question de revendiquer un quelconque territoire", explique à l'AFP Frédéric 1er. Il voit plutôt dans la Maison royale une "entité historico-culturelle", à la fois pour "perpétuer le souvenir d'Orélie-Antoine", et surtout une "caisse de résonance pour aider les Mapuches dans la défense de leurs traditions, leurs droits".
Car au-delà de la fascination romanesque pour De Tounens, "l'acteur principal de cette histoire, ce n'est pas lui, rappelle M. Gareyte. C'est le peuple Mapuche, sa lutte pour l'indépendance, et qui à un moment donné de son histoire, décida de jouer cette carte-là".
Un Graulhétois sacré prince d'Araucanie et de Patagonie
Publié le 05/04/2018 à 07:49
Une délégation Mapuche de Puerto Montt, au Chili, avait fait le déplacement à l'occasion de l'intronisation de Frédéric 1er.
Frédéric Luz, éminent héraldiste, vient d'être sacré prince du royaume d'Araucanie et de Patagonie. Ces terres chilienne et argentine riches en matières premières où vivent des Indiens Mapuches, sont convoitées par des multinationales. Le rôle du prince est de défendre ce peuple.
Depuis le 24 mars, Frédéric Luz, héraldiste graulhétois, peut arborer fièrement et symboliquement le collier de l'Ordre de l'Etoile du Sud en tant que nouveau prince du Royaume d'Araucanie et de Patagonie. Cet éminent spécialiste des blasons et armoiries, essayiste à ses heures, a été élu à bulletins secrets par le Conseil de régence parmi huit candidats, tous engagés à perpétuer la mémoire, l'œuvre et l'engagement d'Antoine de Tounens. Cet aventurier français, qui fut le fondateur du feu royaume d'Araucanie et de Patagonie, en fut aussi le premier roi sous le nom d'Orélie-Antoine Ier au XIXe siècle et fut chassé de son trône et du pays par les autorités chiliennes en 1862*.
«Je connaissais le prince précédent décédé il y a quelques mois. Je n'avais au départ pour les fonctions qu'un enthousiasme mesuré, en me remémorant le côté folklorique qui les caractérisait il y a encore trois ou quatre décennies Aujourd'hui, l'engagement est un combat en faveur de la défense des intérêts des Indiens mapuches. Via l'ONG Auspice Stella qui a son siège à Tourtoirac, en Dordogne, nous voulons défendre la culture, la langue, les traditions de ces peuples et les supporter dans leur revendication pour l'autonomie de leur territoire malheureusement pour eux riche en matières premières et convoité par de nombreuses multinationales», explique Frédéric Luz qui, après l'ONU, va tâcher de sensibiliser l'Unesco à leur cause.
«Notre devoir est de défendre les droits des 700 000 Mapuches du Chili et des 300 000 vivants en Argentine en œuvrant pour la Fédération des communautés différentes qui composent ce peuple, tout en continuant les recherches historiques et en maintenant la mémoire d'Antoine de Tounens.» Un rôle que le Graulhétois né à Toulouse prend très au sérieux, en sachant que, désormais prince, il est l'interlocuteur de tout un peuple en Occident. Il envisage de se rendre en Amérique du Sud dès que possible.
Les territoires du royaume d'Araucanie et de Patagonie ne sont plus indépendants depuis le partage de ceux-ci en décembre 1902 entre le Chili et l'Argentine
Un "roi d'Araucanie" en Périgord
Entre folle épopée et sérieuse cause ethnique
Par AFP le 18.08.2019 à 13h10
Des visiteurs observent le buste de Orélie-Antoine Ier, né Antoine Rounens, à Tourtoirac en France, le 17 août 2019
Un village de Dordogne ravive chaque été en août le souvenir de l'éphémère "roi" français d'Araucanie (sud Chili), à mi-chemin entre la folle histoire d'un aventurier périgourdin du 19e siècle adoubé par les Amérindiens Mapuches, et la très actuelle lutte de cette minorité ethnique.
Une messe pour Sainte-Rose de Lima (première sainte des Amériques), une visite au "Musée des Rois d'Araucanie et de Patagonie" de Tourtoirac, une gerbe sur son buste, sa tombe: Antoine de Tounens (1825-1878), était célébré samedi dans ce village de 650 habitants par une poignée de fidèles du "royaume", et quelques passionnés.
"La réalité de son histoire dépasse les fictions. Un vrai western... S'il avait été Américain ou Anglais, Hollywood aurait déjà fait une dizaine de films sur lui !", raconte Jean-François Gareyte, historien amateur qui lui a consacré deux livres, des dizaines de voyages au Chili, s'immergeant autant dans les archives militaires, judiciaires, de presse, qu'au sein des communautés Mapuches. Où par endroits survit oralement --très inégalement, convient-il-- le souvenir du "Français".
La foire du trône au royaume d’Araucanie
Fondé en 1860 aux confins du Chili par un Périgourdin, le royaume enterrait jeudi son prince à Tourtoirac.
Par Sylvain Cottin
Publié le 11/01/2014
Jeudi, à l’issue des obsèques du prince Philippe, ce curieux royaume en exil a failli être la cible d’un coup d’État.
Point de vue images du grand monde, force est de constater que le gotha ne s’est guère bousculé jeudi en la froide abbatiale de Tourtoirac. « Au cas où, j’avais quand même prévenu les gendarmes », s’étonnait d’ailleurs M. le Maire parmi la maigre assistance.
https://www.sudouest.fr/2014/01/11/la-foire-du-trone-au-royaume-d-araucanie-1425892-2178.php
Date de dernière mise à jour : 21/03/2021