Yvette Chupin
Yvette Chupin
CHUPIN Yvette 1920 2013 [née JAMAIN Yvette]
Transcrit de Maitron
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article20004
Photo de sa fausse carte d’identité au nom de Jeanne Alice Rivet
Née le 27 avril 1920, à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), dans le quartier du port de commerce de La Pallice, morte le 14 septembre 2013 à Rochefort (Charente-Maritime) ; ouvrière puis aide-soignante ; militant communiste de Charente-Maritime ; secrétaire départementale de l’UFF
Son père, Amédée Jamain, exerçait la profession de docker. Il était compagnon du Tour de France et militait à la CGT. Sa mère, Jeanne Magnaux, éleva les dix enfants tout en faisant des ménages. Yvette Chupin était la quatrième. Athées, les parents firent toutefois baptiser les quatre aînés « pour faire plaisir aux grands parents ».
Yvette Chupin passa sa scolarité primaire à l’école communale de Saint-Nazaire-sur-Charente. La famille déménagea ensuite à Rochefort-sur-Mer, où le père fut ouvrier civil à la base aérienne.
Au sein de cette famille chaleureuse et militante, Yvette Jamain apprit le sens de la collectivité et du partage. À l’âge de douze-treize ans, elle assista aux cours de civisme dispensés par la Bourse du Travail de Rochefort ; occasionnellement, elle y travailla comme monitrice à la garderie des pupilles.
Un accident l’obligea à interrompre sa scolarité avant le certificat d’études primaires. Elle entra en apprentissage de couture à l’âge de quatorze ans, puis travailla à l’usine « La Pyrotechnie » de Rochefort.
Ses trois frères aînés militèrent à la SFIC et à la CGT (voir André Jamain, Gilles Jamain, René Jamain. ) À son tour, elle adhéra aux Jeunesses communistes et à l’Union des jeunes filles de France.
En 1941, elle épousa un ami de ses frères, Maurice Chupin, peintre en bâtiment, communiste. Un enfant naquit en 1942.
Dès 1940, toute la famille était entrée en résistance dans un réseau local.
En décembre 1942, Maurice Chupin et un jeune frère d’Yvette, âgé de dix-huit ans, furent arrêtés par la Milice sur dénonciation. Ils passèrent un mois à la prison de Rochefort en détention, puis furent transférés à la prison de « La Pierre levée » à Poitiers. Ils furent fusillés à Biard (Vienne) le 3 septembre 1943.
Les trois frères aînés d’Yvette furent envoyés au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen. Un seul y survivra. Yvette Chupin entra dans la clandestinité, après avoir confié son fils à ses beaux-parents. Elle devint agent de liaison du Front National, sous le pseudonyme de Claude René. Elle confectionna des tracts, participa à l’organisation et au ravitaillement des maquis dans les Landes, la Gironde, le Pays Basque. Elle resta ensuite dans le Sud-Ouest.
A la Libération en 1944, elle revint à Rochefort et travailla comme ouvrière dans plusieurs usines.
Elle était l’une des deux femmes faisant partie du Comité rochefortais de Résistance qui se transforma en municipalité de la fin août à la fin novembre 1944 et participa à la réorganisation du PCF en Charente-Maritime. Dès 1945, elle fut présidente du comité de Rochefort de l’UFF et secrétaire départementale.
Jusque dans les années 1970, elle milita activement au PC, comme responsable de cellule, au comité de section, au comité départemental, ne s’interrompant que pour effectuer des séjours en sanatorium en 1949-1950.
En 1963, elle entra à l’Hôpital de Rochefort comme aide-soignante et y termina sa vie professionnelle en 1980.
Bien qu’étant adhérente CGT, elle ne milita pas activement sur le terrain syndical. Elle préféra se consacrer à ses responsabilités politiques et associatives, à la FNDRP et à l’ARAC.
Yvette Chupin était adhérente de l’Amicale d’Oranienburg et de l’association des Familles de déportés. Elle participait fréquemment à des cérémonies de commémoration, en Allemagne et à Biard. Toutes les associations de résistants et de déportés étaient représentées à ses obsèques et son éloge funèbre fut prononcé par le colonel Ossant, président du comité de la
Société des membres de la Légion d’honneur de Rochefort-Fouras.
La résistante Yvette Chupin n'est plus
Article SO du 17 Septembre 2013
https://www.sudouest.fr/2013/09/17/la-resistante-yvette-chupin-n-est-plus-1171779-1504.php
Yvette Chupin était la soeur des frères Jamain et la femme de Maurice Chupin. Comme eux, elle était résistante. Yvette Chupin vient de s’éteindre à l’âge de 93 ans. Grande figure de la Résistance à Rochefort, elle était issue d’une famille de résistants communistes de dix enfants.
Dans sa fratrie, il y avait Gilles, fusillé à 18 ans et qui a donné son nom au lycée professionnel de Rochefort. Il y avait aussi ceux que l’on appelle toujours les frères Jamain, André, René et Raymond -ce dernier est toujours vivant- qui furent tous trois déportés. Une rue du parc des Fourriers porte leur nom.
C’est pendant la guerre qu’Yvette née Jamain avait rencontré Maurice Chupin, résistant comme elle, et qui allait devenir son époux en 1941. Il a été fusillé le même jour que son petit frère, Gilles.
Veuve très tôt, Yvette Chupin a eu un fils, Serge Chupin. Il est aujourd’hui président national des Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation (AFMD).
Nouveau site de l'AFMD
Yvette Chupin a été incinérée jeudi 19 Septembre 2013 à La Rochelle où elle était née en 1920. Ses cendres ont été dispersées au jardin du souvenir du crématorium, selon ses dernières volontés.
Le mouvement de résistance F.T.P.F. (Francs Tireurs Partisans Français) fut créé en 1941 par Charles Tillon. En 1944, plus ou moins incorporés dans les F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur), les FTP occupent dans tout le pays une place importante dans les combats de la Libération.
Département de la Charente-Maritime en 1939-1945
http://www.ajpn.org/departement-charente-maritime-17.html
Page publiée le 1er Mai 2019
Date de dernière mise à jour : 19/02/2023