Les sangliers envahissent de plus en plus les villes
Alors que leur population ne cesse d’augmenter, ils débarquent dans les agglomérations où ils trouvent gîte et couvert
Ils quittent les forêts pour arriver dans les zones urbaines. Les sangliers, dont la population ne cesse d’augmenter - ils seraient désormais près de 3 millions en France, selon la Fédération nationale des chasseurs (FNC) -, n’hésitent plus à errer dans les centres-villes, à la conquête de nouveaux territoires.
Dans le Gard, à Nîmes, l’un des départements où leur nombre a fortement augmenté, des policiers en patrouille ont surpris deux sangliers devant les Arènes à 3 heures du matin ce dimanche. Un cas qui est loin d’être isolé, le phénomène étant observé dans de très nombreuses agglomérations du pays. «Les sangliers sont très opportunistes et peuvent parcourir des kilomètres pour trouver de la nourriture, souligne Thierry Coste, porte-parole de la FNC.Ils s’adaptent très facilement aux zones densément peuplées, où ils trouvent gîte et couvert sans être ennuyés car on ne peut les chasser à moins de 150 mètres d’une habitation. La nuit ils se nourrissent dans les poubelles. Le jour, ils se remisent en bordure de lotissement ou de zones commerciales où il existe des friches où ils pourront se cacher.»
Pour lutter contre ce phénomène, qui peut provoquer des désagréments comme des pelouses retournées mais aussi des accidents graves sur les routes - il y en aurait 25.000 par an en France, parfois mortels - les municipalités s’organisent. Dans le Lot-et-Garonne où les sangliers ont connu une démographie galopante, le maire d’Agen a pris les devants. «La population de sangliers a été multipliée par quatre en dix ans dans notre département. Dans ce contexte, il n’est pas rare de les voir arriver en ville, remarque Jean Dionis du Séjour. Les battues administratives, objectivement dangereuses, sont de moins en moins bien acceptées par la population.
Le tir à l’arc reste anecdotique. Nous avons donc décidé, en lien avec les communes de l’agglomération, de faire reculer les friches publiques ou privées car il s’agit de lieux où ils se sentent protégés et se reproduisent facilement.»
Tirs nocturnes à la lampe
Plus au nord, en Dordogne, en périphérie de Périgueux, des interventions de tirs nocturnes à la lampe ont désormais lieu. Ainsi, vendredi dernier, l’édile de Marsac-sur-l’Isle, Yannick Bidaud, lassé par les dégâts des sangliers dans sa commune, a demandé l’autorisation au préfet d’organiser une traque à partir de 19 heures. «C’est plus efficace, commente le lieutenant de louveterie Loïc Bourgeix qui a participé à l’opération. Nous avons tué un sanglier à proximité d’une balançoire, dans le jardin de la maison d’un particulier au nord de la ville.»
Plus à l’ouest, en Loire-Atlantique, les grandes agglomérations, comme Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi que les villes moyennes, ne sont pas épargnées par l’arrivée des cochons sauvages. «Nous venons de mettre en place une boîte à outils à destination des maires de ces communes, affirme Dany Rose, président de la Fédération départementale de la chasse.
Nous préconisons notamment le piégeage, une cage où l’on capture le sanglier avec des appâts, comme du maïs. On doit la vérifier quotidiennement, deux heures avant le lever du soleil, au cas où un animal domestique serait coincé. Nous préconisons aussi le tir à la chevrotine 21 grains, moins bruyante et moins dangereuse en bordure de lotissement.»
Publié le 31/01/2021
Le sanglier, objet de discorde entre paysans et chasseurs
Ils doivent se rencontrer pour mettre à plat leurs désaccords sur la façon de gérer cet animal et les dégâts qu’il génère dans les cultures.
Les tensions entre agriculteurs et chasseurs vont-elles s’apaiser? C’est tout l’enjeu de la réunion qui doit se tenir ce mardi au siège de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), à Paris, entre Christiane Lambert, la responsable du premier syndicat agricole, et son homologue de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen. En jeu, les dégâts causés dans les cultures par le gros gibier et plus particulièrement les sangliers.
«Ils sont partout dans les vignes, les champs de maïs, les vergers ou les prairies, déplore Christiane Lambert.
Publié le 26/08/2019
Sanglier de 540 Kg
Sanglier abbattu en Autriche 300 Kg
Date de dernière mise à jour : 01/10/2022